« Je suis là. Je n’en reviens pas moi-même mais enfin, je suis là,
dans ton pays, chez toi, chez moi, chez nous.
Je sens au loin ton odeur, je l’ai sentie dès que l’avion
a atterri et que j’ai aperçu cette terre rouge
qui me fait tant penser à toi. » Après tant de kilomètres
parcourus pour « réussir », dans ce long exil
des enfants rêvés prodigues, impossible de décevoir,
tu comprends ? Il m’a fallu toutes ces années
pour le réaliser mais c’est clair à présent : moi, je cours vers toi.
Un puissant cri d’amour. Entre deux voyages, entre deux âges,
entre deux rives. Entre deux rêves, surtout ! Aimer ce que
jamais on ne verra deux fois, selon le célèbre mot de Vigny !
Tandis qu’un artiste local chante « Civiliser ! ». « Aie, aie, aie,
cette chanson me fait penser à tant de choses !
Elle a bercé un bon nombre de mes séjours en compagnie de
ma cousine Christelle… « Civiliser ! », ayooo, civiliser ! »
reprenons-nous tous en choeur avant de rire. Je pense
qu’un bon nombre d’entre nous a une histoire particulière avec ce son.
Enfin se dévoiler. Oser briser le carcan des pudeurs familiales.
Devenir femme. Ouvrir son cœur. Parler
ma langue. Chérir mes parents. Parler de chez moi. Et de toi.
« De toi bien évidemment ! Mais surtout des trésors qui
se trouvent à portée de main et que nous avons
tendance à négliger. De ces êtres si importants, de ces
personnes qui font le (vrai) monde,
de toutes ces inspirations méconnues voire inconnues
et que nous côtoyons pourtant (presque)
chaque jour. Je voudrais que les gens croient en la Vie,
en leur avenir. Qu’ils attrapent leur vie
à pleines mains et réalisent des choses extraordinaires.
Que tous, continuons de rêver et de croire
aux possibles. » Ce livre est aussi une langue, la langue
qui claque et qui tchipe, qui valse et qui roule
les R…& B ! De la cité aux grandes écoles, aux réunions
à New-York ou Tokyo, mais un seul rêve :
un amour à Nkombibam, le Rocher des margouillats.
Un roman pour cette génération. Une si belle histoire !